Le tatouage : présentation

On définit le tatouage comme un dessin inscrit sur la peau au moyen de l’encre du japon, d’une scarification ou d’un quelconque autre pigment. Le tatouage peut être dessiné temporairement, mais très souvent les motifs sont indélébiles et très difficiles à enlever. On recense les premiers tatouages depuis l’époque du néolithique. Certains spécimens humanoïdes découverts en Europe portaient des tatouages. C’est le cas de l’homme des glaces encore appelé Ötzi. De nombreux autres peuples de l’Antiquité avaient adopté ce rituel. Toutefois, les juifs de l’antiquité n’étaient pas censés la pratiquer. C’est du moins ce qu’on déduit d’un verset de la Bible, Deutéronome 19 :28 qui stipulait clairement : « Tu ne dois pas porter de tatouage ». L’expression « tatouage » a été empruntée au tahitien « tatau ». Ta est le terme consacré pour « dessin », et « atau » siginifie « esprit ». Il semble donc que chez les tahitiens, les tatouages avaient une signification religieuse. En 1858, « tatau » fut adopté et transformé en français en « tatouage », pour désigner les motifs indélébiles inscrits sur le corps. Au cours de la même période en Europe, les tatouages avaient pour but de marquer les esclaves, ou de déshonorer un individu. Sous le IIIème Reich, Hitler faisait tatouer des tsiganes et d’autres groupes minoritaires qui devaient passer par les chambres à gaz. Aujourd’hui, on est très loin de cet objectif car les tatouages sont davantage une forme d’esthétisme et un signe d’appartenance à un groupe ou à un clan, comme c’est le cas chez les Yakuza, des membres de la pègre japonaise.

Devant l’engouement grandissant pour le tatouage, la France a mis en place une réglementation qui a été révisée en 2008. Le nouveau décret n° 2008-149 du 19 février 2008 fixe quelques recommandations impératives : premièrement, il faut déclarer toute pratique de tatouage et de perçage du corps à la préfecture la plus proche. Les personnes qui exercent le métier de tatoueur sont garants de la santé et de l’intégrité corporelle des individus. En conséquence, ils doivent suivre une formation obligatoire à l’hygiène et au maniement du matériel de tatouage. De plus, les déchets produits au cours de « l’opération » doivent être considérés comme des déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI). Tous les déchets classifiés DASRI sont détruits dans des conditions particulières qui font l’objet d’une réglementation. Autre point important : les mineurs ne sont pas autorisés à se faire tatouer sans l’accord écrit de leur parent ou du tuteur. En conséquence, les établissements qui apposent des tatouages sur les mineurs peuvent être poursuivis et voir leur établissement fermer. Enfin ceux qui ne respectent pas la réglementation en cours peuvent se voir infliger une amende de 1500 euros.

Les techniques de tatouage ont considérablement évolué avec le temps. Actuellement il est plus courant d’utiliser un dermographe. Cet appareil est doté de plusieurs aiguilles liées à un canon électrique. Lorsque le canon est enclenché, les aiguilles s’activent sur la peau et insèrent de l’encre indélébile sous le derme. Pour les tatouages temporaires, il existe de nombreuses méthodes dont les plus courantes sont le tatouage au henné et le tatouage japonais, plus connu sous le nom de Tatoo Kenji. Bien que ce ne soit pas spécifiquement mentionné dans les laboratoires de tatouage, certaines personnes devraient éviter de se faire tatouer en raison des risques d’infections et de contaminations plus élevées que la pratique pourrait avoir sur eux ou sur de futurs clients. Ce sont par exemple les femmes enceintes, les personnes atteintes d’hépatite B ou C, les personnes séropositives et les hémophiles. Tout au plus ils peuvent opter pour les tatouages temporaires, ou pour les stickers collants qui disparaissent au bout de quelques jours.

Le tatouage n’est pas une pratique anodine. Elle peut avoir des conséquences néfastes lorsque les règles d’hygiène ne sont pas respectées. Par ailleurs, il est courant que certaines personnes en viennent à regretter de s’être fait tatouer un nom ou un dessin précis. Elles essaient donc d’ôter lesdits motifs, au risque d’infections et de contaminations supplémentaires. Cette opération, le détatouage, est tout aussi complexe à réaliser et revient parfois très cher.